6 choses importantes à avoir en tête quand on enseigne à des migrants
1. Qu’ils ont eu une vie auparavant dans leurs pays d’origine
> laissez-les vous en parler
< montrez de la curiosité
2. Qu’ils sont connectés
> laissez-les vous dire quelles applications ils utilisent
< remarquez qu’ils n’ont pas souvent d’adresse mail
< constituez un groupe sur le net, avec l’accord des personnes
< conseillez-leur de photographier tous leurs documents et de les garder sur un Cloud le tout accessible avec un mot de passe (en cas de perte, de vol de leur portable)
3. Qu’ils sont en transit et qu’ils ne savent pas s’ils vont s’établir définitivement là où ils sont
> laissez-les s’exprimer sur leurs sentiments mélangés, soulagement d’être en sécurité et nostalgie du pays quitté
< conseillez-leur de tirer profit du temps et du lieu où ils sont, ici et maintenant.
4. Qu’ils sont différents, par leur langue, par leur apparence, par leurs vêtements, par leurs attitudes, par leurs coutumes…
> laissez-les s’exprimer sur ce qu’ils trouvent bizarre dans leur société d’accueil
< faites-leur remarquer toutes les ressemblances plutôt que leur différences qui peuvent être source de conflits
< demandez à ne pas juger, de la part de tous, vous compris
5. Que leur langue est différente, arabe, farsi, lingala… et souvent leurs phrases sont de constructions différentes
> laissez-les expliquer les particularités de leur langue (verbe en fin de phrase, absence de futur…)
> demandez-leur comment ils appréhendent le français, comment ils caractérisent cette langue
< demandez-leur d’enfiler, métaphoriquement, un « costume » de français et de théâtraliser la façon d’être et de parler d’un locuteur français (vous allez être surpris) !
6. Qu’ils ont vécu des événements traumatisants et qu’ils ne sont pas toujours dans les meilleures dispositions pour apprendre (manque de sommeil, manque d’appétit, flashbacks, prise de médicaments, attente d’appels téléphoniques, attente de papiers…)
< montrez de la compréhension pas de la compassion, ni de la pitié
< faites de la classe un oasis de bien-être, apportez des biscuits, asseyez-vous au milieu d’eux, mettez-vous à leur proximité mais pas à leur place, c’est impossible et accompagnez-les pour un bout de chemin dans l’apprentissage de la langue française
Faites les vivre un bon moment en classe, convivial, en positivant toutes les émotions pour en faire des moteurs d’apprentissage.